Dans un environnement où la rapidité, la qualité, la flexibilité et l’agilité opérationnelle sont devenues des leviers essentiels de la compétitivité, l’optimisation des processus métiers se pose aujourd’hui comme une priorité stratégique pour toute entreprise. La gestion du système d’information évolue, les infrastructures sont de plus en plus complexes, les attentes des utilisateurs toujours plus élevées, et les enjeux de sécurité, de données, de maintenance et de support n’ont jamais été aussi forts. C’est dans ce contexte que l’infogérance s’impose comme une solution pertinente : en externalisant tout ou partie de la gestion informatique à un prestataire spécialisé, la société peut transformer non seulement son parc informatique, mais l’ensemble de ses activités et processus métiers.
Nous vous proposons d’explorer en profondeur comment cette stratégie d’infogérance peut redéfinir votre fonctionnement interne, optimiser vos services, libérer des ressources, et restructurer vos processus pour répondre aux besoins du marché de manière plus agile et plus performante.
Définition et contexte : qu’est-ce que l’infogérance ?
L’infogérance (contraction d’« informatique » et de « gérance ») consiste à confier à un prestataire externe la gestion, l’exploitation et la maintenance de tout ou partie du système d’information (SI) d’une entreprise.
Autrement dit, il s’agit d’un contrat d’infogérance conclu entre l’entreprise cliente et un partenaire (ou « infogéreur ») qui prend en charge la gestion de l’infrastructure, des serveurs, du réseau, des applications, de la sauvegarde, de la sécurité, du support utilisateurs, et parfois de la transformation numérique.
On distingue généralement :
- l’infogérance globale (confier l’ensemble du SI à un prestataire) ;
- l’infogérance partielle (la société conserve une partie, le prestataire en prend une autre) ;
- les formes spécialisées : infogérance d’infrastructure (IaaS), infogérance applicative (SaaS), infogérance de plateforme (PaaS), ou encore infogérance de processus métier (BPO) pour certaines fonctions non-techniques.
Historique rapide : l’infogérance est née dans les années 1980 comme réponse à la complexité croissante des systèmes d’information et à l’augmentation des coûts internes. À l’ère du cloud, de la cybersécurité accrue, de la transformation numérique, elle est devenue un élément stratégique de l’optimisation des processus et de la performance des entreprises.
2. Pourquoi l’infogérance : les leviers de valeur pour l’entreprise
2.1 Concentration sur le cœur de métier et flexibilité accrue
En adoptant l’infogérance, une entreprise libère des ressources internes (humaines, matérielles, financières) qui étaient jusqu’alors consacrées à la gestion, à la maintenance, à l’exploitation du système, et aux applications non-stratégiques. Ces ressources peuvent être réaffectées vers des activités à plus forte valeur ajoutée, telles que l’innovation, la montée en compétence des équipes, ou encore l’expansion de l’activité.
Concrètement, en déléguant à un prestataire externe la gestion des serveurs, des infrastructures, du support ou de la sécurité des données, l’entreprise peut se recentrer sur ses enjeux métier, améliorer sa performance et sa réactivité face aux besoins des utilisateurs ou du marché.
Par ailleurs, cette stratégie offre une flexibilité importante : les solutions d’infogérance sont aujourd’hui modulables, permettant d’ajuster l’éventail des services externalisés selon les besoins, sans devoir recruter ou investir lourdement en interne. Ceci facilite la montée en charge, l’adaptation à des pics d’activité, ou encore l’évolution rapide dans un contexte de changement permanent. Dutiko
2.2 Amélioration de la qualité et de l’efficacité opérationnelle
Au-delà de la délégation, l’infogérance permet de faire monter le niveau de service. Le prestataire, spécialisé dans la gestion informatique, dispose d’expertise, de méthodologies robustes, de certificats de sécurité, et d’organisations optimisées pour assurer la maintenance des systèmes, la mise à jour des logiciels, la gestion des incidents, la supervision proactive et le réseau. Orange professionnels+1
Grâce à cette expertise, l’entreprise cliente peut réduire les temps d’arrêt, améliorer la traçabilité, renforcer la sécurité et la fiabilité de son système d’information, et offrir à ses clients (internes ou externes) une meilleure qualité de service. Ceci se traduit par une plus grande satisfaction client, une meilleure crédibilité, et un avantage compétitif dans la durée.
2.3 Optimisation des coûts et économies d’échelle
L’un des arguments historiques de l’infogérance reste la réduction des coûts et la maîtrise budgétaire. En externalisant des fonctions informatiques, on peut transformer des charges fixes (salaires, recrutement, formation, amortissement du matériel, mises à jour logicielles) en charges plus variables et prévisibles. rcb-informatique.fr+1
De plus, le fait que le prestataire mutualise ses ressources et ses infrastructures (serveurs, réseaux, licences, équipements) permet de dégager des économies d’échelle que l’entreprise cliente aurait du mal à atteindre seule. L’accès à des solutions, à des infrastructures modernes, à des serveurs performants, à des systèmes de sauvegarde et de reprise d’activité (PRA/PCA) devient plus abordable. Konica Minolta Digital Center
Cette optimisation financière permet de libérer des ressources qui peuvent être réinvesties dans l’innovation, le développement de nouveaux produits ou services, ou l’amélioration de l’expérience client.
2.4 Sécurité, conformité et résilience renforcées
Dans un contexte où les menaces sont nombreuses — cyberattaques, perte ou fuite de données, interruption de services — l’infogérance est devenue un pilier de la cybersécurité et de la continuité d’activité. it-id.fr+1
Un prestataire d’infogérance peut mettre en place des dispositifs de sauvegarde automatisée, de supervision 24/7, de gestion des vulnérabilités, des réseaux segmentés, des contrats de niveau de service (SLA) adaptés, et des mesures de conformité (RGPD, NIS 2, etc.). Cela réduit les risques liés à la gestion des données, des systèmes, et permet à l’entreprise de rassurer ses partenaires et clients sur le niveau de fiabilité du système.
Ainsi, l’infogérance n’est pas seulement un outil de gestion ou de maintenance : elle devient un levier stratégique permettant de garantir la résilience de l’entreprise en cas de crise, de sinistre ou de changement majeur.
3. Transformation des processus métiers grâce à l’infogérance
3.1 Réorganisation des flux et optimisation du fonctionnement
L’infogérance permet non seulement de déléguer la gestion technique, mais aussi de repenser les processus métiers, d’optimiser les flux de données, et d’améliorer la coordination entre les services. En confiant à un “infogéreur” les tâches de gestion, d’exploitation, de support, de maintenance ou de mise à disposition des applications, l’entreprise peut se recentrer sur ses domaines stratégiques.
Cet effet « catalyseur » de transformation se traduit notamment par :
- la réduction des redondances ou des silos entre départements,
- la mise en place de mesures de performance via des indicateurs (KPI) liés au contrat, à l’exploitation, aux temps de réponse, aux incidents, aux niveaux de service,
- la montée en maturité des processus grâce à l’effet d’expérience du prestataire,
- la possibilité d’intégrer des solutions cloud, des services en mode SaaS, des infrastructures virtualisées ou hybrides (cloud + on-premise), permettant à l’entreprise d’aller plus vite, de mieux pivoter, et d’être plus agile. Dutiko+1
3.2 Exemples pratiques d’impact
Prenons quelques cas concrets :
- Un client confie au prestataire la gestion de son parc informatique (serveurs, postes utilisateurs, réseau, sauvegarde). Résultat : diminution des incidents critiques, amélioration de la disponibilité des services, et les équipes internes peuvent se focaliser sur la création ou l’amélioration de l’application métier.
- Une entreprise externalise la maintenance de ses logiciels (TMA) : mises à jour, correctifs, support aux utilisateurs, etc. Cela permet de garantir que l’application est toujours à jour, performante, et conforme aux exigences.
- Une société adopte une infogérance d’infrastructure (IaaS) : les serveurs, le stockage, le réseau sont gérés par le prestataire. L’entreprise passe en mode “consommation” (juste ce qu’elle utilise) plutôt que “achat et amortissement”, et peut ainsi se développer sans devoir investir lourdement à l’avance.
Ces exemples illustrent bien que l’infogérance ne se limite pas à “faire moins cher” : elle permet de “faire mieux”, plus rapidement, plus sûr, et avec moins de souci opérationnel.
3.3 Mise en œuvre et bonnes pratiques
Pour réussir un projet d’infogérance, quelques étapes clés sont à respecter :
- Audit du système d’information actuel : identifier les serveurs, les applications, les réseaux, les bases de données, les utilisateurs, les flux et les risques. rcb-informatique.fr+1
- Définir les besoins de l’entreprise : ce que l’on souhaite externaliser (infrastructure, applications, support, sécurité…), les objectifs (coûts, performances, qualité, flexibilité), le contrat envisagé (durée, niveau de service, clauses, indicateurs). Informations juridiques
- Sélectionner le bon prestataire : vérifier l’expertise, les références clients, les certifications, la proximité, la qualité des équipes, la clarté des contrats d’infogérance, les SLA (Service Level Agreements), les modalités de réversibilité. Dutiko
- Mettre en place le plan de transition : transfert du parc, des applications ou de la charge vers le prestataire, mise en œuvre des outils, de la supervision, de la sauvegarde, de la sécurité, des processus de support. Wikipédia
- Suivre, mesurer et ajuster : grâce aux indicateurs définis dans le contrat, évaluer la qualité de la prestation, les délais, les incidents, la satisfaction des utilisateurs, et prévoir des ajustements ou des évolutions.
- Prévoir la maintenance évolutive et la mise à niveau : l’infogérance ne s’arrête pas à la stabilisation. Il faut prévoir les évolutions des applications, des infrastructures, l’adoption de nouvelles technologies (cloud, IA, automatisation) pour rester compétitif. dfm.fr
4. Les défis et les risques à anticiper
Bien que l’infogérance présente de nombreux avantages, elle comporte également des risques que l’entreprise doit anticiper pour que la collaboration avec le prestataire se déroule dans les meilleures conditions.
4.1 Perte de contrôle & dépendance
Confier une partie de votre système d’information à un partenaire externe peut engendrer une perte de maîtrise sur certaines fonctions. La société cliente doit rester vigilante quant à la gouvernance, à la gestion des données, et à la compréhension des actions du prestataire. Wikipédia
4.2 Sécurité et confidentialité des données
Quand les données ou les applications sont externalisées, des questions se posent : où sont hébergées les données ? Quelle est la localisation des serveurs ? Le prestataire garantit-il la conformité aux normes (par exemple RGPD) ? Quel plan de sauvegarde et de reprise en cas d’incident ? Informations juridiques+1
4.3 Qualité de service et respect du contrat
L’efficacité de l’infogérance dépend directement de la qualité du contrat d’infogérance et des clauses qu’il contient : niveaux de service (SLA), pénalités, modalités d’évolution, modalités de fin de contrat et de réversibilité. En cas de prestation de faible qualité, l’entreprise peut perdre en performance, subir des retards ou des interruptions de service. Wikipédia
4.4 Risque de mauvaise adéquation prestataire / besoin métier
Le choix d’un prestataire inadapté, ou d’un périmètre mal défini, peut entraîner une prestation qui ne répond pas aux besoins de l’entreprise. Il faut s’assurer que le prestataire comprend bien les enjeux métier de l’entreprise, ses utilisateurs, ses objectifs et ses processus internes. Dutiko
4.5 Coûts cachés ou rigidité contractuelle
Si le contrat est mal négocié, des coûts additionnels peuvent apparaître (changements de périmètre, montée en charge, adaptations non prévues). Par ailleurs, certaines offres peuvent manquer de souplesse. Il convient de privilégier des solutions flexibles, évolutives, en phase avec les besoins futurs. Ozitem
5. Intégration de l’infogérance dans une stratégie d’entreprise
5.1 Aligner l’infogérance avec la stratégie métier
Pour que l’infogérance soit réellement efficace, elle ne doit pas être traitée comme un simple projet IT : elle doit s’intégrer à la stratégie globale de l’entreprise. Cela signifie que le prestataire doit être vu comme un partenaire, et non comme un simple fournisseur. Il faut définir ensemble les objectifs, les indicateurs, les rôles, les responsabilités. Le périmètre du contrat, la durée, les applications, les utilisateurs, l’infrastructure et les services doivent être alignés sur les ambitions métier.
5.2 Utiliser l’infogérance comme moteur de transformation numérique
L’infogérance peut devenir un catalyseur pour la transformation numérique : migration vers le cloud, adoption de nouveaux logiciels, automatisation des processus, modernisation des applications, usage de l’IA ou de la data. En externalisant l’exploitation et la maintenance, l’entreprise peut dégager du temps, se libérer des contraintes techniques et se concentrer sur les projets d’innovation. L’accès à des solutions, serveurs, infrastructures, et services de support est facilité.
5.3 Penser à l’évolutivité et à la flexibilité
L’infogérance doit être conçue pour évoluer. Il ne s’agit pas d’un état figé, mais d’un partenariat dynamique. Le contrat doit prévoir des :
- modalités d’évolution de l’infrastructure et des applications,
- montée en charge possible,
- flexibilité dans les services (ajout ou suppression selon les besoins),
- réversibilité en fin de contrat.
5.4 Mettre en place une gouvernance efficace
Même externalisée, la gestion des systèmes et des données nécessite une gouvernance claire : comité de pilotage, revue des indicateurs, audit, suivi des SLA, retours utilisateurs, gestion des incidents, gestion des changements, plan de continuité. Ceci permet d’assurer que l’infogérance nourrit la performance et le métier de l’entreprise.
6. Contrat d’infogérance : ce qu’il faut savoir
Le contrat d’infogérance définit la relation entre l’entreprise cliente et le prestataire externe : périmètre, durée, niveaux de prestation, obligations, modalités financières, réversibilité, clauses de sortie, SLA, etc. Wikipédia+1
Quelques points clés à vérifier :
- Définition précise du périmètre de la gestion (infrastructure, applications, support, réseau, sauvegarde, sécurité).
- Niveau de service attendu : disponibilité, temps de réponse, temps d’intervention, taux de satisfaction utilisateurs.
- Modalités de maintenance (préventive, corrective, évolutive).
- Modalités de sauvegarde et de reprise d’activité (PRA/PCA).
- Modalités de sécurité, accès, audit, traçabilité.
- Modalités de réversibilité à la fin du contrat.
- Modalités de paiement, ajustements, changements de périmètre, clause de transparence.
- Modalités de pilotage, comité de suivi, indicateurs.
- Durée, renouvellement, résiliation anticipée.
- Engagements sur les coûts, les évolutions, la qualité.
Le bon contrat d’infogérance permet d’éviter les mauvaises surprises, de sécuriser la relation client-prestataire et de garantir que la prestation sert bien les intérêts de l’entreprise.
7. Tendances et perspectives pour l’infogérance en 2025 et au-delà
L’infogérance évolue fortement : nouvelles technologies, nouveaux usages, architecture hybride, cloud, automatisation, sécurité renforcée. dfm.fr+1
Quelques tendances à noter :
- L’intégration de l’IA, de l’automatisation (maintenance prédictive, supervision intelligente) dans les offres d’infogérance. Dutiko
- Le modèle hybride “on-premise + cloud + multicloud” comme standard, et l’infogérance d’infrastructures à forte montée.
- Une attention accrue sur la cybersécurité, la conformité (RGPD, NIS 2) et la résilience du système d’information. it-id.fr
- Les offres à la carte, modulables, flexibles, pour répondre à des besoins métiers très variés (PME, start-up, grandes sociétés). rcb-informatique.fr
- L’infogérance comme levier d’innovation : accès rapide aux nouveautés, aux solutions logicielles, aux outils de gestion des données.
- Le “near-shoring” ou “on-shoring” des prestations d’infogérance, pour garantir proximité, communication et sécurité. Dutiko
Ainsi, dans les années à venir, l’infogérance ne sera plus uniquement une démarche d’optimisation ou de réduction de coûts : elle deviendra un pilier de l’agilité, de la compétitivité, et de la réussite métier des entreprises.
8. Conclusion : l’infogérance comme pilier fondamental de l’optimisation des processus
En conclusion, l’infogérance s’impose désormais comme un pilier fondamental de la gestion moderne des systèmes d’information et de l’optimisation des processus métiers. En confiant à un prestataire externe la gestion ou l’exploitation de tout ou partie du système, une entreprise peut :
- réduire ses coûts et optimiser ses ressources,
- améliorer la qualité de ses services, de son infrastructure, de ses applications,
- renforcer la sécurité de ses données et la fiabilité de son système,
- se concentrer sur son cœur de métier, sur ses utilisateurs et son marché,
- gagner en flexibilité, en agilité et en rapidité d’adaptation,
- anticiper les défis futurs et saisir de nouvelles opportunités sur le marché global.
Mais pour que cette stratégie soit véritablement payante, il convient de bien choisir son prestataire, de définir clairement le contrat, de piloter la prestation par des indicateurs, et d’intégrer l’infogérance dans une vraie démarche métier. Lorsqu’elle est bien mise en œuvre, l’infogérance devient non pas un coût, mais un investissement stratégique — un levier de transformation, d’innovation, et de croissance durable.